Îlots senescence
Îlot de sénescence dans les bois de Grand-Charmont et Bethoncourt
Préambule
Á Grand Charmont développement durable, préservation de la biodiversité ne sont pas des formules vides de sens. En effet, dans chacun de nos projets municipaux, ces questions sont posées. Nous recherchons en permanence les moyens d’un développement harmonieux et écologique.
C’est pourquoi, compte tenu de l’impact sur notre patrimoine forestier, du tracé de la Ligne à Grande Vitesse (LGV), j’ai proposé à la municipalité de Grand Charmont d’abord puis à celle de Bethoncourt, la création d'un îlot de sénescence concerté dans la forêt de nos deux communes.
Développement
Un îlot de sénescence est apparenté à une réserve intégrale. Il consiste à laisser un peuplement forestier à sa libre évolution sans plus aucune intervention de l'homme. L'engagement des deux conseils municipaux pour cette action porte sur une durée de 60 ans et durant ce temps ces parcelles ne seront plus exploitées. Le but est qu'une régénération naturelle se mette en place, que les arbres y accomplissent l'intégralité de leur cycle biologique. Cet état est nécessaire, au regard des enjeux de biodiversité pour en apprécier son évolution et celle des peuplements sylvicoles.
Cette portion de notre patrimoine forestier (surface de 26,5 hectares environ : 14,5 ha sur la commune de Grand-Charmont et 12 ha sur la commune de Bethoncourt). Ce projet, de part sa durée et sa superficie, est exemplaire et serait le plus important dossier de ce type en forêt communale de toute la Franche-Comté, voire de tout l'Est de la France. Il est également un des seuls en zone péri-urbaine, ce qui ajoute encore à l'intérêt de cette initiative, par ses possibilités d'utilisation à des fins pédagogiques. Ces îlots seront inclus dans les plans d'aménagements forestiers prévus en 2011 et 2013 et garderont donc ce statut pour une durée minimale d'un aménagement forestier (20 ans), ce qui permettra d'avoir déjà une idée du mode de régénération d'une forêt.
La Société d'Histoire Naturelle du Pays de Montbéliard coordonne ce projet et en assure avec l'ONF le portage technique pour les deux communes. Le coût total de l'opération, de plus 260 000 Euros, est pris en charge quasi intégralement par le financeur, Réseau Ferré de France. Une partie de ces financements seront consacrée aux états initiaux, aux diagnostics et aux suivis décennaux réalisés par ces deux partenaires. Le reste constituant la compensation de perte du revenu forestier sera intégralement consacré à des investissements visant à réduire nos dépenses énergétiques, en particulier le changement des dispositifs d’éclairage publique anciens, grands consommateurs d’énergie. La préservation de la biodiversité vient par là au service du mieux être de nos collectivités.
Nous espérons encore faire évoluer ce dossier. Il est proposé à Pays de Montbéliard Agglomération, et il sera proposé à la Région de s’associer à ce projet précurseur dans notre agglomération. Des outils de communication pourraient être édités, des panneaux de signalisation seraient posés en forêt, un colloque concernant le Grand Est de la France, ayant pour thématique « Forêt, gestion et protection de la biodiversité », des synergie pourraient être mises en place avec les structures universitaires des Portes du Jura, afin par exemple, d’apprécier l’impact du réchauffement climatique sur le devenir de notre patrimoine forestier.
Préservation de notre biodiversité floristique et faunistique et par là même, réduction de nos factures énergétiques, sont pour nous des engagements forts qui guident notre quotidien.
Georges CONTEJEAN
Adjoint à l’Environnement.